
Allocation d’Actifs
La performance d’un portefeuille dépend:
- Pour 85 à 90% des choix de l’allocation d’actifs.
- Pour 10 à 15% de la qualité du gérant (fonds d’actions, portefeuille obligataire…) ou du choix de tel ou tel titre.
L’allocation d’actifs consiste à répartir le portefeuille entre les classes d’actifs (actions, obligations, gestion alternative, monétaire/actif en euros, matières premières, immobilier et private equity). A chaque classe d’actif est attaché un niveau de risque. L’allocation d’actifs doit être adaptée au profil de chaque client et à un environnement économique et financier donné.
A l’intérieur d’une même classe, l’allocation en zone géographique, secteurs et capitalisation est également importante : par exemple, actions européennes, américaines ou émergentes; secteur bancaire, technologique ou pharmaceutique; grandes, moyennes ou petites capitalisations (un compromis entre la liquidité et la croissance).
Pour une allocation d’actifs adaptée à l’environnement, il faut une expertise internationale dans toutes les classes d’actifs, des convictions fortes, aucun conflit d’intérêts (c’est-à-dire que la rémunération du conseiller ne soit pas affectée par la composition du portefeuille) et aucune affection particulière pour une classe ou pour une autre.
Une allocation d’actifs se construit avant tout sur un socle de fondamentaux avec des marges de manœuvre pour se protéger contre ou tirer avantage des émotions des marchés. Elle doit évoluer en fonction des anticipations d’évolution de l’environnement.
Nous ne sommes pas favorables à une allocation d’actifs communément admise de 60% actions et 40% obligations en 2022. Nous préférons une allocation totalement flexible en fonction de notre analyse macro-économique et stratégique.
Situation actuelle, notre recommandation
En décembre 2021, la stratégie dominante parmi les investisseurs était la surpondération des actions (en moyenne à 75% lorsque le S&P 500 frôlait les 4700 points). Cette stratégie reposait sur l’analyse suivante :
1) L’inflation serait passagère et la Fed réussirait facilement et rapidement à la contrôler,
2) Les marges et les profits des entreprises resteraient toujours en forte croissance en 2022.
Malheureusement, la première partie de cette analyse s’est avérée erronée car l’inflation reste élevée. Nous pensons que le pic d’inflation ne sera atteint que vers la fin de l’année. Et force est de constater que les banques centrales dans leur ensemble ont changé de discours sur l’inflation et ont commencé un cycle de hausse des taux agressif qui devrait perdurer jusqu’en 2023.
Pour notre part, nous avions conseillé à nos clients d’ajuster leurs portefeuilles et de réduire la part actions dès novembre 2021 pour accroître les liquidités.
De la même façon aujourd’hui, notre prudence pour les derniers mois de l’année repose sur notre inquiétude quant au maintien du niveau de marge des entreprises pour les trimestres à venir et le risque d’une situation de stagflation en Europe voire aux Etats-Unis. D’où une recommandation toujours prudente pour la fin d’année avec une exposition actions moyenne recommandée de 30%/35% principalement sur le marché américain tout en laissant une large part pour les liquidités.